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Bonjour je m’appelle Rebecca, vous m’appeliez Betty, quand j’étais de ce monde mais je suis née Annie. 

Je suis actuellement passée dans la lumière après être restée un long moment dans ce que vous nommez le bas astral. Je voulais vous raconter une partie de mon passage, comme quoi, même les Ames comme moi peuvent prétendre à la lumière.

Je m’appelle Annie. Je suis née vers 1840. Ma mort remonte aux environs de 1886. Ma mère, depuis très jeune, n’a cessé de me dire « ma pauvre fille le paradis n’est pas pour toi » ou « mon enfant tu ne l’emporteras pas bien haut ». Ces phrases n’ont cessé de rythmer mon enfance. Je n’ai pas souvenir d’avoir entendu de ma mère, des signes d’encouragement ou des marques de tendresse. Il faut dire que sa vie n’était pas simple, il fallait nous nourrir moi et mes frères. Je n’avais qu’une envie c’était de toucher à la richesse et d’être populaire. Je voulais sortir de mon milieu et surtout de ce trou à rats dans lequel nous vivions. À défaut de la capitale, j’atterris dans la grande ville de Marseille. Je m’étais dit que je partirai un jour, pour New York. C’était bien trop prétentieux. New York n’était pas cette ville telle que vous la connaissez aujourd’hui, mais elle portait en son nom, un espoir et une résonance. Bref je me revois avec une valise rafistolée et partir à l’aube vers l’inconnu.​​

J’ai cherché dans une ville qui me paraissait être aussi grande que la terre, un métier qui pouvait me rapporter de quoi me nourrir et me loger. J’ai travaillé dans un bar et j’ai appris à danser pour distraire les hommes, les marins de passage et les « aventuriers ». Je suis devenue assez populaire, assez pour qu’aux quatre coins de la ville on me connaisse. Cela n’a duré que très peu de temps, le juste temps de ma jeunesse.

Je suis morte avant mes 50 ans, l’excès de tout a fini par me détruire. L’opium, l’alcool, mais aussi le souvenir de l’humidité et de la moisissure de ma chambre collées à mes poumons ne devait pas arranger le tout.… la fin de vie pour une pute est bien triste et la mort prématurée est tout de même l’issue la plus digne. Je ne me serais pas vue plus vieille de toute manière. Mon visage était figé sur des souvenirs de jeunesse : lorsque j’étais belle et que je plaisais, lorsqu​e j’avais le pouvoir de la jeunesse sur le reste…

À ma mort, quand la douce mort est venue me délivrer, j’ai senti ce moment agréable du détachement. Comme une berceuse, une tendresse… Je me suis sentie enfant dans le ventre d’une mère… je sentais le souffle chaud. Je m’imaginais être l’enfant Jésus réchauffé dans l’étable par la chaleur du bœuf et de l’âne. Les histoires que ma grand-mère me racontait de l’Enfant Jésus lorsque j’étais enfant, me revenaient. Puis il y a eu ce moment où les mains se tendaient vers moi pour encourager mon ascension vers la lumière, vers le divin. Des mains tendues accueillantes, pleines d’amour… Enfin j’allais me sentir soulagée de mes poids, mon corps soudain se libérait de ma grande légèreté… Je me divisais par le sommet de mon crâne, je me détachais de moi comme une effluve de lumière… Puis dans le peu de conscience qui me restait, comme pour m’agripper en plein vol, comme une griffe sortant des bas-fonds, les mots de ma mère revinrent : « Tu ne mérites pas le paradis », «Tu ne l’emporteras pas bien haut ma pauvre enfant». Je me sentis tout d’un coup comme stoppée dans mon élan ascensionnel. Figée et paralysée. Je me souviens observer cette lumière, et ce que je voyais derrière. D’autres étaient là et m’attendaient. Je ne pouvais et ne voulais pas l’atteindre. Je me jugeais inapte à franchir ce passage. Je ne le méritais pas. Je m’obstinais à rester dans ce plan. Je laissais donc partir cette douce chaleur, cette douce énergie… Au loin la lumière diminuait, me laissant parmi les désenchantés.

Ma période dans le bas astral n’était pas si différente que le monde de ma vie. On côtoie les vivants. Mise à part cette douce énergie que j’ai laissé partir, rien ne semblait plus lourd ou plus léger… J’errais et me faisais autant « chier » qu’avant. J’aimais rester dans la chambre qui m’avait accueillie dans ma vie pendant plusieurs années. J’aimais retourner au bar, sur la scène minuscule sur laquelle j’ai dansé tant d’années. Je savais ma mère morte, car dans cette lumière, lors de ma mort et de mon passage, elle y était et m’observait, me sommait de la rejoindre. Je ne compris pas d’ailleurs pourquoi elle me disait de venir, moi, l’enfant dont elle ne serait jamais fière. « Tu ne mérites pas le paradis » me disait-elle, dans sa vie. Ses mains étaient tendues vers moi dans mon souvenir, dans ce halo de lumière. A ce moment du passage, quelle avait été ma surprise de l’entrevoir derrière… cela a peut-être même été le déclencheur qui m’a fait arrêter net ma « course ascensionnelle »….Elle était morte et je ne l’avais jamais su avant de l’être moi-même. Surprise aussi de ce comportement si différent qui m’envoyait de l’amour. C’était tellement étrange de sa part de m’envoyer de l’amour. J’avais refusé de monter à la Lumière car j’avais honte de moi, car, effectivement je ne le méritais pas ce paradis. Dans le bas astral on a des souvenirs et souvent celui de ma mort me revenait comme un regret. J’avais loupé le passage par auto-jugement. Le temps passait pour les vivants et l’immeuble dans lequel j’errais fut détruit. Je ne sais pas pour quelle raison cette immeuble fut démoli mais c’est à ce moment-là précisément que je sentis un souffle m’envahir de manière assez violente je dois dire. Quelque chose de catégorique. Je pensais tout d’abord un courant d’air immense, mais moi, morte, c’était stupide de penser à cela. On se croit souvent vivant quand on est dans le bas astral on pense encore que l’on a un corps et une peau. C’était donc, lors de l’effondrement de cet immeuble : une expulsion vers une dimension supérieure, puis comme une veille entre deux plans. Je flottais de manière différente, dans une atmosphère de lumière. « C’est le moment » entendis-je. « Tu n’as pas le choix, quitte ces lieux qui ne t’appartiennent pas et rejoins la lumière, Dieu te l’ordonne ». Sans chercher à savoir si je pouvais lutter, je me laissais happer par cette douce énergie d’amour, pour cette deuxième mort une sensation euphorisante de légèreté et de pureté. C’est ainsi que je suis partie rejoindre les cieux, j’ai retrouvé la lumière merveilleuse. J’ai revu ma grand-mère, puis une vieille femme qui s’occupait de moi au village. 

Je peux vous certifier qu’ici il n’y a pas de jugement. 

J’ai travaillé une purification et je compris le but de mon passage sur terre. Toucher le fond avait été une mission afin que je comprenne le rejet. #amesbloquee#âmes#passeurdames#esprits